Vous croyez ?...
Parmi les choix offerts à l’homme pour préciser son niveau de conviction : hypothèse, supposition, opinion, idée, etc., la croyance tient une place particulière et tout à fait unique. C’est en effet la seule attitude humaine qui se structure sur l’absence totale de tout élément concret ou réel qui permettrait de la fonder.
La croyance s’emploie généralement au sens de croyance en Dieu. Mais on sait qu’on y a recours aussi dans les circonstances banales de la vie où elle n’est évoquée en général que dans un sens négatif, lorsque le résultat n’a pas été conforme à ce que nous attendions. Qui d’entre nous n’a dit, ou entendu un de ses proches dire, en parlant d’un tiers : « Je croyais en lui, j’avais une totale confiance, je lui aurai confié tout ce que j’avais. Pourtant il m’a trompé, il m’a trahi… ».
Mais en réalité, nous savons très bien que c’est nous qui nous sommes trompé. Car quelles que soient les raisons qui ont fondé notre croyance, en tel ou tel : son milieu, son caractère, son éducation, son apparence, la sympathie qu’il inspire, etc., aucune n’est une assurance que la personne en question sera honnête, fidèle, respectera ses engagements, ou que je pourrais toujours compter sur elle ! Et ma confiance n’est autre, en réalité, que celle que je souhaiterai placer sur tel ou tel, sans rien qui me garantisse jamais que cela soit fondé. Il ne faut donc pas s’étonner s’il arrive assez fréquemment des déconvenues et que cet être qu’on voulait exceptionnel parte avec la caisse ou séduise la compagne de son ami de toujours…