LE MENSONGE SCANDALEUX !
Si l’on veut déclencher une belle hilarité autour de soi, il n’y a qu’à évoquer la question du célibat des religieux.
Car de nos jours, hormis ceux qui n’ont pour seule source d’information que « l’Osservatore Romano » et encore, il n’y a à peu près personne pour croire à cette affirmation délirante que le clergé respecterait ses vœux, pourtant solennels et sacrés, d’abstinence et de chasteté…
Aussi quand le pape actuel martèle cette contre vérité avec ce charme revêche et cette affabilité débilitante qui le caractérisent, il ne nous conduit guère qu’à nous demander si, l’âge gagnant, il a perdu complètement le sens des réalités et dit n’importe quoi, ou si, encore conscient et connaissant la crudité des faits, il n’a d’autre ressource que de mentir avec cynisme !
Il y a en effet tant de témoignages, d’aveux, de confessions, d’interviews, de correspondances, de mémoires ou d’autobiographies, sans compter la rubrique judiciaire des médias, toujours largement fournie en procès pour abus sexuels (plusieurs milliers de prêtres rien qu’aux USA), que nous ne pouvons avoir la moindre illusion quant à la prétendue abstinence de ces bonnes gens.
La vérité, c’est qu’il y a dans l’Église comme dans la société civile ‘’normale’’, des coureurs de jupons. D’autres prêtres ont une vie de couple hétéro plus ou moins clandestine. Certains d’ailleurs n’hésitent pas à braver l’interdit et à se laisser photographier avec compagne et enfants… On imagine aussi dans la coulisse les plus honteux, ou les plus sournois, retrouvant à l’abri des regards les gestes saccadés de la puberté qui à l’adolescence les débarrassaient de leur tension…
On sait aussi le sort peu enviable que l’Église depuis les origines a réservé aux femmes. Pécheresses, êtres maléfiques, créatures du diable, impures, démons, on douta longtemps qu’elles aient une âme !
Il en est résulté, de tout temps une position inférieure par rapport à l’homme, qui se prolonge de nos jours encore, dans l’impossibilité pour une femme d’accéder à la prêtrise. Or on ne voit vraiment aucune raison valable d’empêcher les femmes de commettre les mêmes erreurs regrettables que les hommes…
Mais ces conceptions surannées eurent au cours de l’histoire de l’Église des effets fort dommageables pour les femmes.
Dieu est à l’évidence un homme, Jésus aussi. Ils ont même des barbes, ce qui fait sérieux et sont blancs, ce qui n’a pas facilité l’exportation de la légende !
Les principales conséquences ont été la position inférieure et subalterne de la femme, et, pour les religieuses l’obligation, entre autres, de se soumettre au prêtre et très souvent de le subir. Ainsi longtemps le clergé mâle, conforté dans un machisme que l’Église encourageait, usa et abusa de sa soi-disant supériorité et pendant des siècles plia les religieuses à ses caprices, en fit des prostituées au service des ecclésiastiques et des notables locaux, engrossant les sœurs sans vergogne. Ceci fit chasser des couvents pour inconduite (?) celles qui gardaient l’enfant tandis que d’autres se sentirent contraintes d’étouffer les fruits de ces copulations et de les enterrer, le manque de prophylaxie ne permettant pas l’avortement[1].
On aurait tort de croire que ces excès ont disparu, même dans notre monde occidental.
Elles perdurent en tout cas dans les pays sous-développés
En décembre 2001, par exemple, Jean-Paul II dut présenter ses excuses aux conférences épiscopales d'Australie, de Tahiti, Samoa et Tonga pour de multiples abus sexuels commis par des prêtres, notamment dans les couvents…
En Afrique les excès de cette nature sont de plus en plus nombreux. La plupart sont commis non par des africains, mais par des occidentaux : américains, australiens, européens. Ils se défendent en disant qu’ils préfèrent se servir des religieuses parce que les prostituées locales présentent trop de risque de SIDA !
Ce qui prouve qu’une bonne formation chrétienne suivie de quelques années de séminaire font de n’importe qui un être moral, respectueux des autres, charitable, plein de compassion pour autrui et soucieux de ne jamais déroger à une abstinence jurée, crachée, devant Dieu et les hommes !
Ignoble.
Ces idées auxquelles l’Église s’accroche comme à tant d’autres, par bêtise et incapacité d’évoluer, ont eu une autre conséquence : faire du milieu religieux celui où la densité des homos est de loin la plus élevée en dehors des prisons.
D’abord il y a les couvents où, comme dans les établissements pénitentiaires, l’absence de mixité conduit aux mêmes solutions. Là s’effectuent des rapprochements, des recherches de compréhension qui évoluent souvent vers amitié, tendresse et plus quand affinités… Ceci est particulièrement craint et surveillé par les responsables, hommes ou femmes, quand ils ne cèdent pas eux-mêmes à la tentation.
Mais il ne faut pas négliger non plus que, considérant la femme comme l’image du péché, du vice, de la tentation, nombre de prêtres en concluent que se soulager hors d’elle, sous la soutane d’un confrère (sic) par exemple, est moins qu’un péché et guère plus qu’un accroc véniel relativement aux vœux prononcés. On sait qu’un ecclésiastique est en effet quelqu’un de très compréhensif vis-à-vis de ses propres faiblesses et d’intraitable vis-à-vis de celles des autres…
Comme on le voit ce bilan est parfaitement catastrophique pour la catholicité. Il n’y a en définitive certainement pas plus de gens chastes parmi les religieux, que dans la population laïque, à savoir ceux qui ont une libido faible et vivent très bien sans sexe. Par contre les autres trouvent des solutions adaptées à leurs goûts. Il y a, n’en déplaise au sieur Ratzinger indéniablement plus de gays chez lui qu’ailleurs. Quant au scandale que constitue le nombre inimaginable de pédophiles dans les rangs de l’Église et qu’elle protège, comme de ces prêtres qui profitent du désarroi et du peu de protection des religieuses pour les utiliser comme du bétail, est-ce vraiment Ad Majorem Dei Gloriam ou pour la plus grande honte du clergé ?
En résumé ces réalités, archiconnues, donneraient plutôt raison à ceux qui comme nous pensent que ces agissements prouvent la fragilité et l’inconsistance de la croyance puisque le clergé lui-même se comporte exactement comme s’il ne croyait pas à l’existence de Dieu. Autrement comment expliquer qu’après un engagement solennel devant ‘’Lui’’ ces dévots prendraient le risque de perdre leur vie éternelle ? S’ils y croyaient vraiment ils se cramponneraient, quitte à souffrir mille morts !
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Il reste à nous demander ce qui pousse l’Église et ses papes successifs jusqu’à l’actuel, à vouloir absolument maintenir cette fiction inepte comme s’il y avait encore des dupes pour y croire et malgré qu’elle fasse la risée de tous.
Mais la position de Rome est un simple un leurre.
Conscient que nous avons une connaissance totale de l’indignité de son personnel, que l’Histoire prouve à chaque page et que l’actualité nous confirme chaque jour, le Vatican n’a plus guère à sa disposition que cet illusoire rideau de fumée.
Et son message revient à dire : oui, c’est vrai il y a eu beaucoup trop d’abus et d’exagérations dans le passé, et aujourd’hui encore il reste quelques brebis galeuses dans nos rangs. Mais dans l’ensemble les prêtres pratiquent l’abstinence, se privent, se sacrifient, consacrent leur vie à leur foi et aux hommes, etc., etc.
L’ennui c’est que tout cela est totalement faux. Que la majeure partie des religieux renie ses vœux à peine prononcés, que la chasse aux petits garçons se poursuit avec ardeur, couvert par le secret obstiné de la hiérarchie, que l’on continue à cacher les exactions commises dans les établissements religieux, notamment dans le tiers-monde, et ainsi de suite.
Or nous, nous disons à ces bonne gens :
- vivez comme vous le voulez, c’est votre affaire
- on ne vous a en tout cas pas demandé d’être abstinents,
- si cela vous amuse d’être des parjures, nous n’y voyons, non plus, aucun inconvénient,
- par contre il vaudrait mieux chercher des traitements appropriés à vos pédophiles plutôt que les protéger,
- il ne serait pas non plus superflu que vous cessiez de considérer les femmes, notamment celles de votre milieu, comme des esclaves sexuelles.
Et, en dehors de cela, BOUCLEZ-LA, taisez-vous, une fois pour toutes. Vous êtes loin d’être des modèles ou d’être exemplaires en quoi que ce soit. Au mieux, vous êtes comme tout le monde mais souvent bien pires.
Rien ne vous qualifie donc pour diriger les autres, pour dispenser des conseils, pour faire la morale, pour juger ou critiquer.
D’ailleurs votre morale ou vos principes, tout le monde peut voir où ils vous ont conduits…
Sur ces bases, et en réservant vos affabulations, légendes et croyances désuètes à votre seul usage interne, peut-être en fin de compte parviendrez-vous à devenir presque supportables !
Agnos
[1] Lors de travaux dans des couvents, on exhumera plus tard des ossements qui attestent de ces pratiques.
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