L’argent et la vertu…
On peut lire sur le site du ‘’NouvelObs.’’ Du 17-07-2007 : Voir : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20070717.OBS6961/
« 660 millions de dollars de dommages et intérêts vont être versés par l'archidiocèse de Los Angeles à des victimes de sévices sexuels de prêtres…. »
Et : « Il s’agit d’une somme sans précédent dans le scandale de pédophilie qui touche depuis 2002 le clergé catholique américain. »
On apprend de la même source que le cardinal archevêque de Los Angeles, Mgr Roger Mahony, avait présenté ses excuses aux victimes et ajouté :
« …cela n'aurait pas dû se produire et cela ne se reproduira jamais plus… ».
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On aurait pu croire cependant, qu’aussitôt que la morale ou des principes élevés étaient en cause l’Église réagissait sans hésiter conformément aux règles et aux exigences strictes qui sont apparemment les siennes. Mais dans la réalité, cette institution qui a commis sans vergogne pendant tous les temps où personne ne lui demandait de comptes, toutes les exactions imaginables, s’est contentée pendant des siècles de cacher ses crimes et turpitudes diverses, de les nier et de trucider ceux qui proféraient des critiques trop virulentes à son égard.
Dans l’époque contemporaine, elle a perdu ses griffes et ses crocs. Alors, menacée chaque jour par les informations qui parviennent aux médias, elle aurait pu envisager des mesures sérieuses pour lutter contre la pédophilie et tenter d’éradiquer ce fléau. Au lieu de cela elle a organisé le silence, le camouflage, l’escamotage. Des instructions, confirmées en son temps par ce si « bon » pape, Jean-Paul II, enjoignent aux cadres de la hiérarchie de tout faire pour cacher à l’extérieur les cas qu’on découvre en interne. Les mesures prises consistent en général à déplacer les coupables qui vont alors perpétrer leurs méfaits ailleurs et faire de nouvelles victimes. Quant aux médias ils n’ont connaissance que des plaintes déposées et des procès qui en découlent. Ce qui, entre parenthèses, est déjà très largement édifiant et nous renseigne clairement sur la franchise et l’honnêteté des intéressés !
Car en effet, voila bien la preuve que la vertu ne vient pas à ces bons pasteurs par une réaction saine et indignée devant le péché, mais bien plutôt devant la hauteur du tas de dollars qu’il faut verser pour donner une compensation à ceux qui ont été meurtris.
Il faut avouer qu’un million d’euros par victime pour ces petites extases « mystiques » sous les chasubles des enfants de chœur, ça devient inabordable !
Mais cela veut surtout dire que l’Église ne fait jamais rien spontanément. Qu’elle n’agit que contrainte et forcée, ou, comme ici, quand la note devient vraiment trop salée… Qu’elle est incapable de se réformer et d’adopter une attitude conforme à des principes humains. On peut déjà supposer qu’elle réfléchit dès maintenant aux moyens qu’elle pourrait utiliser pour échapper autant que cela se pourra à la rigueur de ces sanctions pénales.
D’ailleurs on sait que nombre de ces affaires sont réglées à l’amiable, en coulisse, ce qui satisfait à la fois les ecclésiastiques, qui ont grand intérêt à ce que leur multinationale ne soit pas de plus en plus discréditée (bien qu’au point où elle en est ?) et les victimes, qui ressentent parfois cruellement la publicité dont ils sont l’objet lors de ces procès.
Ce qui nous confirme par un autre biais que, malgré la quantité effarante de cas portés à notre connaissance, en particulier au US, ils ne constituent qu’une faible partie des exactions perpétrées.
Il faudrait d’ailleurs être vraiment naïf pour nous imaginer que, subitement, tout ce monde allait redevenir franc et vertueux. En conséquence, ce ne serait pas une précaution inutile, pour ceux qui seraient encore tentés de suivre ces gurus plutôt spéciaux, de prévenir leurs jeunes têtes blondes, s’ils se décidaient à les placer entre les mains de ces gens, des indices qui devraient les alerter et déclencher leur vigilance : gestes équivoques, recherches de contact superflu, promiscuité excessive, etc., toutes choses pouvant laisser présager des rapprochements inquiétants...
De la même façon que les mamans disaient autrefois à leurs petites filles partant à l’école : « Si un monsieur te propose des bonbons, ne l’écoute pas, ne le suis pas et rentre vite à la maison ! ».
Agnos
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