Une île : Haïti dont on pourrait imaginer qu’elle a hérité de tous les dons de la nature. Et pourtant un des pays les plus malheureux de la terre où les hommes vivent avec moins de deux dollars par jour, où les enfants n’ont pratiquement pas accès à l’école, où la majeure partie de la population ne bénéficie pas des infrastructures de base : eau potable, traitement des eaux usées, transports, soins médicaux, etc.
Une population qui non seulement est dans une misère extrême mais a dû supporter dans le domaine social et politique, une succession ininterrompue de tyrans sanguinaires et corrompus.
On se souvient des Duvalier : Papa Doc et ses tontons macoutes. Puis de son fiston, Bébé Doc, tout aussi cruel et cupide qui, après avoir sévi un temps sur place, vit maintenant à Cannes, sous la protection de la France ( ! ) où il jouit d’une retraite bien méritée de despote richissime ! Leur succéda Jean Bertrand Aristide, un prêtre défroqué et marié qui continua à se faire appeler « l’abbé » sans doute pour qu’on croie qu’il était inspiré par des principes plus humains que ses prédécesseurs.
Illusion et on déchanta vite car « l’abbé » se montra aussi incompétent, corrompu et sadique que ses devanciers et eut tôt fait de se constituer sur le dos de l’état et des pauvres un trésor dont il jouit aujourd’hui en toute impunité dans un pays ami !
Le cas de prêtres, défroqués ou non, qui se font élire par des malheureux qui pensent qu’ils ont plus de chances d’être aidés par un homme d’Église, est loin d’être unique. On en trouve quelques bons exemples en Afrique et personne n’a oublié le célèbre et monstrueux Fulbert Youlou qui œuvra au Congo…
Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, les haïtiens sont aussi soumis à de terribles catastrophes naturelles. Périodiquement des cyclones ravagent leur contrée et font d’énormes ravages et de nombreuses victimes.
Enfin, Haïti est placé sur une plaque tectonique qui vient de bouger et de provoquer un séisme terrifiant puisque le nombre des morts est estimé à plus de deux cents mille et celui des blessés entre trois et quatre cents mille. Le peu d’infrastructures qui existaient sont réduites en décombres, les routes par lesquelles pourraient transiter les secours sont impraticables, le nombre de sans-abris doit atteindre ou dépasser le million et ceux dont les maisons ne sont pas déjà détruites n’osent même pas retourner chez eux, par crainte de voir à chaque instant s’écrouler celles qui sont encore debout.
Or, quand on est soumis à une telle avalanche de calamités, comment réagit-on ? Et, dans le cas d’Haïti, voyons ce problème avant et après le séisme.
On sait que sur terre, les populations les plus misérables, en général incultes (illettrées), ne voient un espoir et une chance de salut que dans des croyances primitives et d’une grande naïveté. Il n’y a évidemment aucun exemple que des populations dans le malheur aient vu leur sort adouci par leurs croyances et leurs supplications mais comme les intéressés l’ignorent et ne se posent même pas la question, ils continuent à croire à des stupidités qui ne font qu’accroitre leur désarroi.
La religion n’est ainsi rien de plus, qu’une loterie de la pauvreté, un jeu cruel où de bonnes âmes : propagandistes de cultes divers, sectes et sorcelleries, font croire que tout le monde a sa chance, alors qu’il s’agit d’un jeu perdant-perdant dont ces boutiquiers de malheurs savent qu’ils sont seuls à tirer profit !
Ainsi étaient les haïtiens jusqu’à ce drame récent. Ainsi sont nombre de peuples du tiers ou du quart monde qui vivent dans des conditions tout aussi terribles et dont le sort ne s’améliore pas, quelque grande que soit leur crédulité …
On sait aussi que ces croyances du désespoir n’ont qu’un lointain rapport avec les cultes classiques dont elles ne sont qu'une forme abâtardie mêlée à des pratiques de sorcellerie, du chamanisme, du fétichisme, le vaudou, etc., etc. Ceci n’a d’ailleurs guère d’importance dans la mesure où ces gens dans leur dénuement et leur ignorance, s’imaginent que multiplier les gris-gris, les prières, les incantations, les rituels, les amulettes de toutes natures, que proposent des nuées de charlatans, ne peut que décupler leurs chances d’améliorer leur sort !
Cela dit, on pourrait penser que, trop étant trop, vient le moment où à force de supporter l’insupportable, les hommes se révoltent et cherchent d’autres solutions. Un moment où ils en arrivent à penser qu’au lieu de la miséricorde qu’ils attendaient, ils ne récoltent qu’une aggravation telle de leur sort que tout se passe comme si Dieu et autres idoles qu’ils invoquent n'étaient capables que d’un acharnement sadique.
Or à Haïti, après le séisme, les survivants errant dans un univers dévasté, au milieu des blessés et des morts, recherchant leurs proches, essayant de dégager quelques survivants et privés de tout : eau, médicaments et nourriture, exprimaient l’immensité de leur désespoir en criant à qui voulait les entendre : « Dieu seul et les américains peuvent nous sauver… ».
Les américains (et beaucoup d’autres) ont fait ce qu’ils pouvaient, pas toujours dans les meilleures conditions d’ailleurs. Mais Dieu ? Quelle part d’espoir peut-il représenter après une telle catastrophe. Or, jusqu’alors, ces malheureux poussaient la naïveté jusqu’à croire que rien n’arrive que Dieu n’ait voulu et qu‘il était le seul à pouvoir changer leur destin. Ils auraient donc dû conclurede la succession des misères, catastrophes et horreurs, toutes plus épouvantables les unes que les autres qui leur étaient infligées, que Dieu de toute évidence se foutait littéralement du monde, qu’il était incapable de compassion et ne se complaisait que dans la barbarie, la cruauté et tout ce qui rend la vie de l’homme totalement insupportable.
C’est dans ces cas extrêmes, qu’on peut juger de la nocivité des religions en général et de celle de la catholicité en particulier. Tous ces parasites : prêtres, sorciers, soi-disant bons apôtres, bourreurs de crane, ne peuvent survivre et continuer à exercer leur parasitisme qu’en veillant à ce que les pauvres et les malheureux le restent et continuent à être passifs, à accepter leurs souffrances et à croire que tout cela est en quelque sorte le prix à payer pour obtenir un jour ce paradis qui compensera, et au-delà, tout ce qu’ils auront subi.
Bien sûr, cette vie merveilleuse d’après la vie, n’est qu’une foutaise parmi tant d’autres que des bonimenteurs ont inventée pour calmer la détresse des nécessiteux, et non pour la faire disparaitre, elle leur est trop utile ; tout comme les islamistes promettent à leurs martyrs (sic) pour les encourager à jouer les kamikazes ce qui sert leurs ambitions, des régiments de houris qui les ‘’gâteront’’ après leur sacrifice, … Autrement dit, ces individus promettent ou vendent ce dont ils ne disposent en aucune manière, ce qui est la définition même de l’escroquerie. Escroquerie d’autant plus évidente en l’occurrence, que personne ne prouvera jamais que de telles fantasmagories aient le moindre sens…
Or tant que les populations qui se trouvent dans ces situations désespérées conserveront ces attitudes passives qui les livre pieds et poings liés à tous les aléas et à tous les arbitraires, elles resteront la proie des curés et sorciers qui vivent de leurs malheurs, des brutalités des criminels ou des policiers (un policier étant un criminel payé par l’administration), et des tyrans qui les martyrisent et bâtissent des fortunes sur leur misère. On sait par exemples que sur les aides fournies lors des derniers ouragans qui ont ravagé le pays, à peine 10% ont été utilisés pour remédier aux effets du cataclysme !
D’où viendra l’étincelle qui fera comprendre à toutes ces victimes que leurs dieux, gris-gris, cantiques et incantations, sontdes grimaces inutiles qui n’ont jamais conduit à autre chose qu’à les plonger plus profondément encore dans le désespoir et la souffrance ?
On peut rêver et imaginer que si un organisme sérieux gérait les fonds destinés à la reconstruction de l’île et contrôlait strictement leur emploi, cela aurait pour premier effet de donner du travail à nombre de ceux qui n’en ont pas. Ils connaitraient alors un commencement de progrès de leurs conditions de vie et réaliseraient que, mieux que toutes les sornettes avec lesquelles ont les endormait, leur destin ne peut progresser que s’ils le prennent eux-mêmes en main…
On peut penser qu’ils comprendraient ainsi plus vite que nous, qui avons subi des siècles d’obscurantisme avant de nous en affranchir, que la religion n’est qu’un leurre, que toutes ses promesses sont fallacieuses et qu’on ne devient un être humain digne de ce nom que quand on s’est débarrassé de toutes ces vieilleries dépenaillées et hors d'usage !
Agnos